Lundi 6 avril 1 06 /04 /Avr 08:00

Il est venu, à la nuit tombée, troubler mon repos minéral, mon sommeil de pierre, de plume, de plomb, ma sombre nuit !


J'étais allongée là, les yeux clos, les mains jointes sur mon ventre vierge. Ma longue chemise blanche protégeait mon corps frais des regards indiscrets, dans ces lieux où, pourtant, je suis seule à dormir. En paix !

Qui donc aurait l'idée de venir me visiter, moi, la petite Louison, fille de rien, mais digne, toujours même quand je dors.

Oh, bien sur, nul ne se soucie plus de moi, j'ai eu 16 ans le mois dernier.

On a dit, hier, au couvent des Capucines (-c'est là qu'on m'a élevée), que c'était finalement une bonne chose que je sois partie, cela libère un lit pour la petite rouquine qu'on a retrouvé affamée sur le paillasson de monsieur l'Abbé Michel.


J’ai désormais un espace qui n’appartient qu’à moi, il y a même mon nom sur la plaque !

Louison Baudoin ! Baudoin, c’est parce que je suis née un 17 octobre, du moins c’est ce qu’on croit, il fallait bien mettre une date, pour l’état civil. Et les orphelins dont on ne connaît pas les parents, dans mon village, on leur donne pour nom de famille, le nom du saint du jour ! Alors je m’appelle Louison Baudoin.

Mais au village, on m’appelle Louison tout court, la p’tite Louison pour les vieux dégoûtants qui soufflaient sur mes jupes quand je traversais la place.

En parlant de seins, ils avaient pas l’air de lui déplaire, au bougre qu’a défoncé les verrous, hier !

Oui, non parce que c’est de lui qu’on était venus causer, vous et moi !

J’ai commencé à avoir des seins vers 11 ans, les bonnes sœurs disaient de moi que j’étais précoce ! Précoce, ça veut dire qu’on a la poitrine qui se lève tôt ?!

Bref, il est venu hier, un homme… Charmant au demeurant.

Quand il a ouvert, j’ai entr'aperçu la nuit, et son uniforme de sergent qui se découpait sous la lune.

Il était beau, j’en eu le souffle coupé.

Je restais là, hébétée, à le voir sans le voir, incapable du moindre mouvement.

Un vrai pantin la Louison !

Lui, par contre, c’était autre chose ! Il se doutait bien que si quelqu’un le surprenait, il n’aurait pas de quoi faire le fier !!! Agité qu’il était !


Il s’est allongé sur moi, de tout son long… Il soufflait fort !

Sur ses mains chaudes, je sentais l’odeur de la terre humide et l’odeur du métal froid !

Est-ce que tous les militaires sentent comme ça ? Mais mon sergent d’hier, c’était la terre et le fer ! Un minéral quoi ! Et pourtant, brûlant, bouillonnant comme les feux de l’enfer !

Au bout d’un moment, il a commencé à concentrer ses mouvements en un centre bien précis, à la jonction de nos deux centres, en fait.

Son corps s’agitait désormais en une seule force, pressant sa pine contre mon ventre, comme s’il avait voulu me transpercer de sa raideur !

Et moi je reste là, rigide, attendant que ça se passe… C’est pas au couvent qu’on m’aurait appris ce qu’il fallait faire dans une telle situation…

Mais il s’impatiente à nouveau, cherchant à me déshabiller… Et il faut croire qu’il a du mal, d’autant que je ne l’aide absolument pas. Il sort alors une petite lame, aiguisée, luisante pour découper ma chemise du col jusqu’aux pieds…


Le sergent est pressé, pas aussi délicat dans ses gestes que dans ses traits et c’est ma peau qu’il lacère en même temps que le tissus… Une grande ligne rose qui me coupe en deux, comme pour marquer la ligne de démarcation, ne pas faire de jalousie entre sa main gauche et la droite, mon sein droit et le gauche…

Une frontière incisée qu’il semble surpris, d’abord, d’avoir tracé sur ma peau nue puis qu’il lèche lentement. Sa langue part de mon cou et descend lentement entre mes seins, il s’y arrête un instant, inspire mais c’est plus fort que lui, il descend encore, laissant courir ce petit bout de chaire rouge jusqu’à mon ventre, mon nombril qui me rattacha un jour à ma mère, ma toison fournie, odorante et juste en dessous, mon sexe !

Ma vulve est la fente originelle, l’incision sur laquelle aboutit la sienne et tout m’apparait alors logique… Il n’a fait que prolonger ma césure de femme ! Il marque ainsi la ligne claire qui distingue en moi le bon du mauvais, la femme de l’enfant, le pur et le pêché !

Et voilà qu’il se met à le combler, ce gouffre en moi… est-ce sa lame, est-ce la verge qu’il arborait plu tôt ? Je ne sais, je ne sens rien… Je suis absente.


Il s’agite, s’agite encore… Ses yeux brillent dans la nuit, pour un peu, il baverait l’animal !

Je n’ai pas le temps de respirer qu’il a déjà ouvert mon corps en deux, libérant ainsi le labyrinthe de tripes, de chairs, de boyaux que renferme mon ventre blanc.

Sang, bile et merde en transit se répandent sous son regard gourmand, dément…

Et le voilà qui se branle, empoignant mes viscères à pleine main, remontant sous ma cage thoracique pour serrer mon petit cœur d’oiselle dépucelée… Il m’aime !

Du bout de sa lame il dessine des soleils roses autour de mes tétons, une incision pour chaque giclée de sperme dont il inonde mes chairs offertes à sa vigueur…

Je m’appelle Louison, et le sergent Bertrand m’aime fort comme deux soleils !

Ce soir, au regard de dieu, je suis une femme, enfin !

 

Il s’est redressé, épuisé et comblé…

Mais en quelques secondes j’ai vu son regard changer… de l’extase, il est passé au dégout, de lui, de moi…

Il est sorti de la fosse en vitesse. A mains nues, il a repoussé la terre sur moi. J’ai dit adieu à la lune, à mon beau sergent, adieu au monde.

Je m’appelle Louison Baudoin, je suis morte en pucelle, je repose désormais en femme, amoureuse, écorchée. Je me présenterai fière devant Dieu d’avoir libérée ce bon sergent de ses tourments…

Je ne craindrai pas le diable, s’il veut de moi. Jamais ne faillirai devant ses cornes, ni sa fourche, ni sa queue !

Entre les deux, mon cœur balance… si aucun ne prend ma main, je resterai une âme errante…

 

Je reviendrai, à la nuit tombée, troubler son repos minéral, son sommeil de pierre, de plume, de plomb, sa sombre nuit ! Mon beau sergent…

 

Par Mademoiselle Winola - Publié dans : Les Commandes de Lily
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