Dimanche 20 septembre 7 20 /09 /Sep 23:27

À coups de pied au cul, je suis de retour

À coups de pied au cul, sur la scène du désamour.

On déconstruit, on désamorce,

On oublie tout et on se donne…

 

Ou alors on fait semblant,

Je veux jouer puisque je dois me perdre.

Je ne serai pas celle qui court pour te rattraper.

Si tu veux marcher devant… je prendrai les chemins détournés.

 

J’irai boire aux lèvres qui se tendent sous les porches,

J’irai me vendre cher, aux amants désarmés.

Aux marchands de corps nus, je tendrai mes mains ouvertes,

Je prendrai les vits tendus, qu’on élèvera sous mes pas.

 

Et sous ma langue et dans mes doigts,

Je ferai naître, encore une fois, les souvenirs d’une tendresse passée,

D’une ardeur feinte, d’un soupir inhabité.

Et j’aurai tort, encore.

 

À coups de pied au cul, j’ai mal à me faire rire,

À me faire vivre, à danser nue.

À coups de pied au cul, je marque ma peau,

De ruses, de tromperies, de mots de trop.

 

Et là entre mes cuisses, qui appartiennent à la rue,

J’ai mal de les serrer, de les ouvrir au vent mauvais,

Aux gens perdus, qui viennent y boire,

À ceux qui savent y trouver le feu d’un temps jadis.

 

Une lumière au fond, noyée dans mon con,

Une lumière rouge qui guide les marins égarés.

Comme un appel pour un soldat,

Garde à vous, messieurs, tenez-vous droits !

 

Gare à vous, aussi, je mords, je griffe, je tue parfois,

Et si je pleure, votre petite mort n’est pas la cause de mon émoi.

Mouillez mes yeux, ma chatte et mon sourire,

Je suis le fleuve qui danse sur vos rives.

 

À coups de pied au cul, je ne fais rien de plus,

Je ne fais rien tout court.

J’attends au bord du lit, le train qui passe,

À coups de pied au cul, j’oublie de respirer.

 

J’ai le corps lourd, l’âme chaude et les dents folles,

Les lianes claquent sur ma peau nue.

J’ai des cailloux au fond des poches

Qui se dessinent sous mes yeux blancs.

 

J’écris au kilomètre, à la douzaine, à la petite semaine,

Je pose mon désir flou, mes passions égarées,

Entre vos mains pour me guider.

Regardez, regardez-bien.

 

À force, on finit par se perdre en route,

Mais qu’importe. Ce soir c’est moi.

Je vais gueuler à vous rendre sourd,

Comme dirait l’autre, ca m’apprendra.

 

De sang et d’eau, mes bouches se gorgent,

Ici et là, elles s’abreuvent.

À coups de pied au cul, je suce d’avantage,

À coups de pied au cul, ou même sans, on partage ?

Par Mademoiselle Winola - Publié dans : Melle W. est moi
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