Le blog Q, les aventures X, les histoires d'O de Mademoiselle W.
Au coin de ma rue, il y a ce bar à hommes.
Un genre de PMU sans PMU, sans courses de chevaux quoi.
Une grande salle pas assez meublée, un comptoir en vieux lambris vernis et sans charme. De vieilles affiches aux murs clairsemés.
C'est ici que se réunissent les hommes de mon quartier, quartier populaire, hommes populaires. Des retraités, des desoeuvrés, fuyant sans doute un foyer triste autour d'un verre de pastis et un jeu de tarot.
Ca ne rit pas vraiment mais ca parle fort. On n'y voit jamais de femme. On pourrait le trouver impressionnant ce bar, ou eux, les hommes, ils pourraient faire peur.
Et pourtant, à force de passer tous les jours devant, on se sent comme apprivoisée. Ou alors ce sont eux qu'on a apprivoisé. Allez savoir...
Il y avait une fois un homme en terrasse, un nouveau qui allait pour me séduire lourdement, l'haleine chargée d'alcool. Je commençais à prévoir un plan de sortie lorsque le patron du bar que je n'avais jamais remarqué, jamais regardé, est sorti et a dit à l'homme "laisse, laisse je te dis, c'est une voisine".
Il y avait dans sa voix comme une lointaine tendresse protectrice de grand frère.
Et puis, tous ces hommes, ces grands costauds, ces gros durs avec leurs clopes grisatres, savez-vous ce qui les préoccupe tout au long de leur journée au bar?
C'est d'ouvrir la porte à Minette, la vieille chatte rousse qui traine sur le bar et se balade en terrasse, entre les tables, toujours en quête d'une caresse de leurs grosses mains caleuses qu'ils ne lui refusent jamais.
Et moi, tous les jours, je trouve cela à la fois simple, simplement commun et communément beau.
Voilà le bar de mes hommes tendres.
Un genre de PMU sans PMU, sans courses de chevaux quoi.
Une grande salle pas assez meublée, un comptoir en vieux lambris vernis et sans charme. De vieilles affiches aux murs clairsemés.
C'est ici que se réunissent les hommes de mon quartier, quartier populaire, hommes populaires. Des retraités, des desoeuvrés, fuyant sans doute un foyer triste autour d'un verre de pastis et un jeu de tarot.
Ca ne rit pas vraiment mais ca parle fort. On n'y voit jamais de femme. On pourrait le trouver impressionnant ce bar, ou eux, les hommes, ils pourraient faire peur.
Et pourtant, à force de passer tous les jours devant, on se sent comme apprivoisée. Ou alors ce sont eux qu'on a apprivoisé. Allez savoir...
Il y avait une fois un homme en terrasse, un nouveau qui allait pour me séduire lourdement, l'haleine chargée d'alcool. Je commençais à prévoir un plan de sortie lorsque le patron du bar que je n'avais jamais remarqué, jamais regardé, est sorti et a dit à l'homme "laisse, laisse je te dis, c'est une voisine".
Il y avait dans sa voix comme une lointaine tendresse protectrice de grand frère.
Et puis, tous ces hommes, ces grands costauds, ces gros durs avec leurs clopes grisatres, savez-vous ce qui les préoccupe tout au long de leur journée au bar?
C'est d'ouvrir la porte à Minette, la vieille chatte rousse qui traine sur le bar et se balade en terrasse, entre les tables, toujours en quête d'une caresse de leurs grosses mains caleuses qu'ils ne lui refusent jamais.
Et moi, tous les jours, je trouve cela à la fois simple, simplement commun et communément beau.
Voilà le bar de mes hommes tendres.
Ven 7 mar 2008
4 commentaires
J'aime beaucoup le regard que tu portes sur ce bistrot et ses habitués
Tu fais sauter tous les aprioris d'un claquement de doigts pour regarder sans juger
C'est doux et frais, merci pour ce petit texte !
Voluptueux - le 08/03/2008 à 13h28
s'il savaient toute la tendresse que tu leur porte..
K k - le 08/03/2008 à 23h36
Comme quoi tout dépend du regard que l'on porte sur les autres. J'aime bien cette approche.
Je me permets de te mettre dans mes liens Winola.
Claire - le 11/03/2008 à 06h05
ça me gave un peu de voir des gens qui font preuve de talent. j'ai l'impression - pas injustifiée, je crois - d'en manquer. Belle prose !
pourtantsapiens - le 24/07/2008 à 02h15